le changement, c'est pour quand ?
«Il va falloir que vous voyiez mon cadavre pour réagir!» s'exclame un kiosquier en pleurs. Privé de tous les quotidiens mercredi, ce vendeur de journaux est aussi privé de tout chiffre d'affaires. Car les jours de non-parution des quotidiens, les lecteurs se détournent des points de vente, même pour acheter des magazines.
Or, depuis le mois de septembre 2012, date du début du conflit entre Presstalis (le distributeur de 70 % de la presse et de l'intégralité des quotidiens) et les ouvriers du livre SGLCE-CGT, on a comptabilisé près de 30 jours de non-parution partielle ou totale des quotidiens.
Du coup, c'est le monde de la presse qui est à bout. Les lecteurs sont excédés et le font savoir. Les grands éditeurs de presse perdent environ 300.000 euros de revenus chaque jour de non-parution, alors même que leur situation économique est délicate.
Pire, les titres les plus fragiles, dont Libération, qui vit essentiellement des ventes au numéro, mais surtout L'Humanité, sont au bord du gouffre.
Le gouvernement est mobilisé. Lors de ses vœux à la presse, le 16 janvier 2013, le président de la République, avait clairement mis les ouvriers du Livre en garde contre les abus du droit de grève qui mettent en péril la liberté d'informer. Le gouvernement pourrait nommer un médiateur. Il y a urgence, car le conflit s'envenime. Paroles, paroles, paroles ?