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 CONCOURS POUR ILLUSTRATEURS ARACHNOPHILES

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MessageSujet: CONCOURS POUR ILLUSTRATEURS ARACHNOPHILES   CONCOURS POUR ILLUSTRATEURS ARACHNOPHILES EmptyDim 20 Avr - 0:10

CONCOURS POUR ILLUSTRATEURS ARACHNOPHILES Ffzi3

Figures Futur - Concours international d’illustration - 11e édition


Le concours Figures Futur est une initiative du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis. Coproduit par le Conseil Général de Seine-Saint-Denis et le CPLJ-93. Le concours Figures Futur reçoit le soutien du ministère de la Culture et de la Communication et de la Ville de Paris.

Le but de ce concours est de permettre à des illustrateurs débutants de proposer des travaux originaux et des nouvelles lectures d’œuvres imposées. Les critères de sélection des œuvres en compétition privilégient les expressions artistiques qui tentent d’induire de nouveaux rapports texte/image et les créations qui proposent un regard personnel, singulier et novateur. Ce concours constitue également un espace de confrontation et de réflexion entre artistes de tous les continents.

. REGLEMENT : CLIQUEZ SUR CE LIEN
http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/slpj2007/voir/Reglemen
t_Franc.pdf


Thème du concours 2008 : L’Araignée Anansi

L’Araignée Anansi est un héros de mythes et contes originaires de l’Afrique de l’Ouest, que l’on retrouve également dans les contes de la Caraïbe anglophone, au Curaçao et au Surinam, en Guyane…

Chaque participant choisira d’illustrer le conte A, B ou C :

A) Anansi et la mort
(Conte des Boni de la Guyane)
B) Pourquoi on trouve toujours les araignées aux coins des plafonds ? (Conte Ashanti)
C) Tout autre conte mettant en scène l’araignée Anansi, (dit aussi Kenndeoua, Syi…). Dans ce cas, le texte choisi, en anglais ou en français, devra obligatoirement être joint aux images

Règlement et inscription

TEXTE A / ANANSI ET LA MORT

(extrait du roman d’Anansi ou le fabuleux voyage d’une araignée / Éditions Caret 2006. Conte des Boni de la Guyane recueilli par Jean Hurault. )

Un jour, Anansi alla à la chasse. Il marcha jusqu’à ce qu’il débouchât dans une grande clairière. Il avança jusqu’à ce qu’il rencontrât un homme.
Il le salua, lui dit :
- Bonjour, frère. Pas de réponse...
- Bonjour, frère! Rien, pas de réponse...
Il lui dit :
- Hem! Frère! C’est de la viande que vous avez là ? Pas de réponse...
Il lui dit :
- Puisque vous ne me répondez pas, c’est comme si vous disiez de me
servir. Anansi s’approcha de la marmite et il mangea, mangea
jusqu’à ce que son ventre fût plein.
Il dit :
- Bien que vous ne me répondiez pas, nous sommes beau-père et gendre. Demain, je vous conduirai une de mes filles. Pas de réponse.
- Puisqu’il ne dit rien, c’est qu’il est d’accord. Il alla, alla jusqu’à ce
qu’il arrivât à la maison. Il avait fait un catouri et pris autant de
viande qu’il avait pu emporter.
Le lendemain, il dit à sa femme Wénon :
- J’ai trouvé un endroit, un bon endroit pour la chasse. J’ai trouvé un
mari pour notre fille ; c’est lui qui m’a donné tout cela.
- C’est bien, répondit Wénon.
Le jour suivant avant l’aube, il alla vers sa fille, lui dit :
- Prends ton panier à ouvrage. Elle prépara ses affaires, ils marchèrent, ils marchèrent jusqu’à ce qu’ils arrivèrent.
Il dit :
- Gendre, bonjour ! Rien.
Il dit à sa fille :
- Tu vois comme il ne répond pas, c’est ainsi qu’il est ; voici ton mari.
Il alla à la marmite. Il mangea jusqu’à ce que son ventre fût plein.
Il coupa des feuilles de palmier, tressa un catouri, chargea de la viande autant qu’il en put tenir.
Il dit:
- Gendre, je m’en vais, demeurez ici avec votre femme.
Il chargea le catouri et s’en alla. La jeune fille vit un tracé bien propre allant à une crique. Elle prit la vaisselle sale dans laquelle son père avait mangé, elle s’engagea sur le chemin. «Kwakpwala! » La trappe se déclencha ; c’est là que la Mort (car cet homme inconnu, c’était la Mort) avait mis sa trappe. La Mort se leva, se précipita armée de sa massue, la frappa, «gbo!»Elle traîna son corps jusqu’à la maison, la dépeça, la mit dans la marmite et la fit cuire.
Le lendemain avant l’aube, Anansi revint :
- Gendre, bonjour ! Pas de réponse... Comment va votre femme ? Pas
de réponse... Je sais, elle est allée à la crique laver de la vaisselle sale ;
c’est bien. Il mit la marmite à terre, et se mit à manger. Il mangea
jusqu’à ce que son ventre fût plein. Il faisait tourner la marmite,
cherchant les meilleurs morceaux, quand soudain, «fang ! » il vit
les deux bagues que sa fille avait à son doigt. II dit :
- Ma mère ! Je suis mort ; on a tué ma fille. Il saisit une forte massue qui se trouvait là, puis il frappa la Mort sur le tibia, «Bom! ».
La Mort se précipita, il s’enfuit ; ils coururent jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à proximité du village. Alors il cria :
- Montez en l’air ! Wénon, Asingébélé, Akpwatitikwad, Bigimofu, grimpez en haut de l’arbre.
- Que dis-tu, faut-il que nous t’apportions la grosse marmite ?
- Imbécile! Toutes ces viandes que nous avons mangées, ce n’est pas moi qui les ai tuées ; celui qui les avait tuées me court après,ils montèrent en haut de l’arbre. Anansi sauta, grimpa jusqu’en haut. La Mort arrivait. Elle s’assit en bas de l’arbre. Ils restèrent là quelque temps. Asingébélé dit :
- Père, mon bras n’en peut plus.
Anansi lui dit :
- Regarde le beau-frère en bas, va donc ! Il se laissa tomber. La Mort
l’assomma «gho! »et le jeta de côté. Ils demeurèrent encore un certain temps, puis Akpwatitikwati dit :
- Mon père, je n’en peux plus.
Anansi lui dit :
- Toutes ces viandes que nous avons mangées, c’est lui qui les avait
tuées ; regarde le beau-frère en bas ; va donc !
Il se laissa tomber. La Mort l’assomma puis le jeta de côté. Le dernier enfant d’Anansi, puis sa femme Wénon, se laissent tomber à leur tour. Anansi resta seul en haut de l’arbre. Il résista, résista jusqu’à ce qu’il dit :
- Gendre, vous savez ce que vous devez faire. J’ai beaucoup mangé de
votre viande, je suis gras. Allez chercher des feuilles de bananier et
beaucoup de cendre, pour que, quand je tomberai, mon corps n’éclate
pas et ma graisse ne soit pas perdue. Si je tombe sur la terre nue mon
corps éclatera.La Mort se leva, «vou! » coupa des feuilles de bananier, ramassa de la cendre comme elle put.
- Regardez bien l’endroit où je vais tomber, j’arrive. La Mort regarda le tas de cendres ! «Plaou! » Anansi tomba en plein au milieu; la cendre jaillit de toutes parts. Le temps que la Mort s’essuyât les yeux, Anansi s’était enfui.
C’est ainsi qu’Anansi vint porter la Mort parmi nous. Auparavant la Mort restait en brousse ; elle tuait des animaux, mais non des hommes. C’est à cause d’Anansi qu’elle vint séparer et tuer les hommes.

TEXTE B /
POURQUOI ON TROUVE TOUJOURS LES ARAIGNÉES
AUX COINS DES PLAFONDS?

(Conte ashanti recueilli par W. H. Barker et Cecilia Sinclair, Le Roman d’Anansi ou le fabuleux voyage d’une araignée / Éditions Caret 2006.)

Egya Anansi était un cultivateur très habile. Lui, sa femme et son fils, entreprirent de travailler une année à préparer leurs plantations sur une étendue bien plus vaste que les dernières. Ils plantèrent des ignames, du maïs et des haricots et furent récompensés par une très riche récolte. Elle était exactement dix fois plus grosse qu’aucune autre jamais obtenue auparavant. Egya Anansi fut très très satisfait quand il vit sa richesse en blé et en haricots, mais il était excessivement égoïste et avide et n’aimait jamais partager – rien – même avec sa propre femme et son fils. Quand il vit que les récoltes étaient tout à fait mûres, il médita un plan grâce auquel il serait seul à en profiter.
Il appela sa femme et son fils et leur parla ainsi :
- Nous avons tous trois travaillé très très dur pour préparer ces champs. Ils nous ont bien payés de retour. Nous allons maintenant rassembler la récolte et la mettre en sacs là-bas dans notre grenier. Quand cela sera fait, nous aurons besoin de repos. Je propose que toi et notre fils retourniez à notre maison au village, et y restiez à votre aise durant deux ou trois semaines. Je dois aller à la Côte pour un travail très urgent. À mon retour nous viendrons tous à la ferme, et profiterons d’une fête bien méritée.
La femme d’Anansi et son fils pensèrent que c’était un très bon plan, très sensé, et en tombèrent immédiatement d’accord. Ils retournèrent droit à leur village, laissant le rusé mari préparer son voyage. Nul besoin de dire qu’il n’avait pas la plus légère intention de le faire. Au lieu de cela, il se
construisit une case très confortable, non loin des terres cultivées, la garnit de toutes sortes d’instruments de cuisine, rassembla une grande provision de blé et de légumes venant de la grange et se prépara une petite fête à lui tout seul. Cela dura une bonne quinzaine! Pendant ce temps-là, le fils d’Anansi commençait à penser qu’il était temps pour lui
d’aller sarcler les champs de leur plantation, sinon les mauvaises herbes pousseraient trop haut. En conséquence, il y alla et passa plusieurs heures à ce travail. Au moment où il passait devant la grange, il se prit à y regarder. Grande fut sa surprise de voir que plus de la moitié de leur magnifique récolte s’en était allée! Il fut très ennuyé, pensant que des
voleurs s’étaient mis à l’ouvrage, et il se demanda comment il pourrait empêcher un autre méfait. De retour au village, il dit aux gens qui étaient là ce qui était arrivé, et ils l’aidèrent à fabriquer un bonhomme de goudron. Quand vint le soir, ils charrièrent le mannequin collant vers la plantation, et le placèrent en plein milieu des champs pour effrayer et éloigner les voleurs. Quelques jeunes hommes restèrent avec le
fils d’Anansi pour surveiller l’un des greniers. Quand tout fut sombre, Egya Anansi, totalement inconscient de ce qui était arrivé, vint comme d’habitude, sortant de sa cachette, pour prendre plus de nourriture. Sur le chemin du grenier, il vit en face de lui une silhouette d’homme et fut, au premier abord, pris de terreur. Remarquant cependant que l’homme ne bougeait pas, il reprit confiance et s’avança vers lui :
- Qu’est-ce que tu viens faire ici, toi ? dit-il. Il n’y eut pas de réponse. Il répéta sa question avec le même résultat. Anansi se mit alors très en colère et décocha à la silhouette un coup sur la joue, de son poing gauche. Naturellement, son poing se colla fermement à la poix.
- Comment oses-tu retenir ma main, s’écria-t-il, laisse-moi immédiatement, ou je te frapperai à nouveau. Il frappa alors la silhouette du poing droit, qui lui aussi se colla. Il essaya de se dépêtrer lui-même en tirant vers l’arrière avec ses genoux et son corps, jusqu’à ce qu’en fin de compte, genoux, corps, mains et tête fussent tous solidement fixés au bonhomme de goudron. Là, Egya Anansi dut rester ainsi jusqu’au point du jour, où son fils arriva avec les autres villageois pour attraper le voleur. Ils furent bien étonnés de trouver que le maudit auteur des forfaits était Anansi lui-même. Lui, de son côté, fut si honteux d’être pris en pleine
gredinerie d’avare, qu’il se changea en araignée et trouva refuge dans un coin sombre du plafond dans la crainte que quelqu’un ne le voie.

Depuis ce jour, les araignées se dénichent toujours dans des coins obscurs, poussiéreux, où les gens ont peu de chance de les remarquer.


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